Les Fantômes de l'antiquité

Publié le 22 février 2023 à 20:49

LES FANTÔMES DANS LE MONDE ANTIQUE

 

Dans l'Antiquité, les fantômes étaient acceptés comme faisant partie de l'ordre naturel, car selon les notions anciennes de l'au-delà, leur retour était envisagé.

Les civilisations de la Mésopotamie nous fournissent certaines des plus anciennes sources littéraires. L’Épopée de Gilgamesh, écrite vers 1800 av. J-C., est un récit empreint de l'idée de mort. Lorsque le héros Gilgamesh voit mourir son ami Enkidu , il se rend soudain compte que lui aussi décèdera un jour. La mort et la nature de l'au-delà ont toujours fasciné les êtres humains. Cependant, si l'on considère la façon dont les Sumériens envisageaient I'au-delà, il n'est guère surprenant que Gilgamesh n'ait pas souhaité y aller. C'était un endroit sombre et morne où les âmes des gens continuaient à exister, en tant qu'ombres. Dans une histoire connue sous le nom de Gilamesh et Enkidu dans l'autre monde il est raconté comment les ombres des morts demeuraient heureuses dès lors qu'elles recevaient des offrandes funéraires et des prières de la part de leur famille vivante.

 

L'homme qui na qu'un fils «pleure amèrement» tandis que l'homme qui a sept fils et qui accomplit des rituels après sa mort est « comme un compagnon des dieux ». Et la femme qui n'a jamais donné naissance est décrite comme " comme un..pot, qui est violemment jeté"

Le monde antique regorgeait de récits relatant les visites de fantômes et quand on songe à la vie après la mort, on comprend pourquoi les morts pourraient vouloir revenir. L'accomplissement des rites appropriés pour les morts était une méthode pour contenter ces ombres, et cela dans de nombreuses anciennes religions. Dans I'Égypte ancienne, existait un chemin bien défini que l'âme parcourait, naissant, mourant puis allant dans l'au-delà. Tant que l'âme du défunt était traitée avec respect, elle pouvait s'attendre à une éternité tranquille et bénie. Bien conserver le corps, fournir des biens funéraires et un tombeau décoré garantissait au mort d'être heureux dans l'au-delà.

 

Lorsqu'un tombeau était dérangé ou un corps pillé, l'ombre pouvait revenir sur la terre sous forme de fantôme. Si une famille lésinait sur l'argent et fournissait un enterrement bon marché cela pouvait être une raison suffisante pour qu'un esprit revienne hanter les vivants. Dans un texte égyptien, un prêtre d'Amon appelé Khonsemhab rencontre l'esprit d'un homme appelé Nebusemekh. Ce dernier a un problème: sa tombe s'est effondrée et il ne reçoit plus d'offrandes car personne ne sait où il est enterré. Le prêtre promet de la localiser et d'en construire une nouvelle pour lui, mais Nebusemekh a des doutes; le fantôme aurait déjà entendu des promesses similaires de la part de personnes qu'il hante.

 

Pour les Chinois, le respect des ancêtres était indispensable si l'on souhaitait bénéficier de leur aide. Un parent décédé mécontent pouvait commettre toutes sortes de méfaits. Si l'enterrement était mal effectué, le défunt pouvait ne pas totalement disparaître. Cependant, celui-ci peut demander de l'aide à n'importe qui.

 

Dans un conte, l'esprit d'une jeune fille rendit visite à sa famille et provoqua une telle agitation qu'ils mirent son fantôme dans un sac et le jetèrent dans un puits. La nuit suivante, elle réapparut et la même chose se produisit. Ce ne fut que lorsque la famille découpa une bûche et y plaça son esprit quelle fut satisfaite de son enterrement et quelle passa alors dans l'au-delà. La religion grecque antique de l'ère préclassique ne concevait pas de vie après la mort.

 

Dans I'Odyssée, le héros Ulysse rencontra Achille, qui avait brillé de mille feux dans sa vie. Lorsque Ulysse tenta de réconforter le pauvre Achille mort, on lui dit: « Par Dieu je préfère être l’esclave d'un autre homme sur Terre - un métayer pauvre et sale qui se démène pour survivre - plutôt que de régner ici sur tous morts ».

 

Pour les Grecs et les Romains, existait cultes mystérieux qui offraient aux morts un chemin vers une vie meilleure, mais même dans ce cas, leurs ombres maléfiques pouvaient revenir dans le monde des vivants. Pline le Jeune décrit comment un homme nommé Athénodore visita une maison hantée à Athènes. Intéressé par les fantômes, il resta éveillé toute la nuit avec une lampe. Il entendit un fantôme cliqueter ses chaines et finit par le voir ; il le suivit dans le jardin et remarqua l'endroit où l'esprit avait disparu. Le lendemain, fit creuser l'endroit et trouva un squelette, toujours enchainé. Après un enterrement approprié, le fantôme ne réapparut plus.

 

La Bible hébraïque est étonnamment silencieuse sur la question de l'après-mort. Cependant, dans le Premier Livre de Samuel le roi Saül fut confronté à une puissante armée de Philistins. Le prophète Samuel qui aurait pu le conseiller était mort et Saül ne savait pas comment vaincre ses ennemis. Pour contacter Samuel, le roi se rendit chez une magicienne, la sorcière d'Endor, qui était capable d'invoquer le fantôme. Les paroles du fantôme furent peu réconfortantes pour Saül, mais elles nous offrent un aperçu de la médiumnité dans le monde antique. La vision classique des fantômes et des esprits comme des ombres pâles prit fin avec la suprématie du christianisme.

 

La vie chrétienne dans l'au-delà était une affaire plus joyeuse pour les âmes disparues que les champs sombres qui attendaient les Grecs et les Romains morts. Pourtant, même les disciples de Jésus avaient leurs inquiétudes au sujet des fantômes. Après la résurrection de Jésus, I'Evangile de Luc nous dit que les disciples qui le virent eurent peur le prenant pour un fantôme. Jésus dû alors les convaincre de son retour en leur disant: « C'est moi ! Touchez-moi et voyez, un fantôme n'a pas de chair et dos, comme vous voyez que j'en ai »

 

 

 


Moment décisif 

"Gilgamesh, Enkidu et l'Autre Monde XVIII siècle av. J.-C."

L'épopée de Gilgamesh et d'autres poèmes provenant de l'ancienne Mésopotamie fournissent la première conception littéraire de l'au-delà et des fantômes. Gilgamesh est horrifié à l'idée de mourir et cherche à vivre éternellement, sans succès. Dans une version du conte, son ami Enkidu se rend dans l'Autre Monde mais y est piégé, incapable d'y repartir. Seuls les dieux qui creusent un trou dans la terre permettent à son fantôme de revenir.


Moment décisif

Purgatoire, XXII è S. apr. J-C.

Les fantômes sont difficiles à accepter pour les chrétiens car ils semblent échapper à la volonté divine d'envoyer les gens éternellement au ciel ou en enfer. La croyance populaire en un troisième lieu, un purgatoire ardent où les péchés sont brûlés avant que les individus n'aillent au ciel devient la doctrine acceptée de l’Église. Selon le pape Grégoire le Grand ceux voyant des fantômes doivent offrir des messes pour le bien de l'âme de la personne morte. Les prières peuvent également faire sortir les âmes du purgatoire et les conduire vers la paix éternelle.


Moment décisif 

Les sœurs Fox, 1848 apr. J-C.

 

Alors que beaucoup ont déjà affirmé pouvoir contacter des morts, la mode pour les séances de spiritisme commence en 1848 lorsque les jeunes sœurs Fox de New York rapportent avoir entendu des bruits causés par des fantômes. En posant des questions et en écoutant les réponses, les jeunes filles se disent capables d'interpréter les morts. Bientôt, des séances ont lieu à travers les États-Unis et l'Europe. Même après que les sœurs Fox admirent la fraude beaucoup continuèrent à croire au pouvoir des médiums, et le spiritisme devint alors une croyance acceptée et perpétrée.


Pilleurs de tombes, 1500 av. J.-C.

 

Bien que l'au-delà égyptien soit un paradis, les personnes mal enterrées revenaient parfois tourmenter les vivants. Les individus pouvaient tomber malades et mourir, un fantôme vengeur avait des raisons de les maudire.

 


Les fantômes de Perse, 472 av. J.-C.

 

La plus ancienne tragédie grecque qui nous soit parvenue. Les Perses d'Eschyle, met en scène le fantôme du roi Darius. Ressuscité d'entre les morts, l'esprit de Darius reproche à sa famille vivante son arrogance

 

Les morts ne meurent pas, 1400 av. J.C.

 

Certains des premiers textes de la littérature chinoise, consignés dans le développement de l'écriture, concernent les fantômes et les esprits agites. L'inhumation correcte des défunts est une préoccupation majeure si l'on veut que leurs âmes reposent en paix.

 


Les fantômes héroïques, VIll S. av. J.-C.

 

Dans les épopées homériques de l'liade et de l'Odyssée, les fantômes et les esprits apparaissent fréquemment. La vie après la mort qu'ils décrivent est une demeure lugubre où les âmes voltigent comme des chauves-Souris et ou seul le sang peut les faire parler.

 

 

Les premiers sceptiques, II è S. de notre ère.

La croyance dans les fantômes semble s'être généralisée dans le monde antique. Le premier texte exprimant le doute fut écrit par Lucian et explique comment le philosophe Démocrite se cachait dans les cimetières pour effrayer les gens et les empêcher de croire aux fantômes.

 


Le marteau des sorcières, 1487 apr. J.-C.

La croyance répandue dans les esprits, les démons et les fantômes, fait éclater la peur de la sorcellerie au Moyen Age. Un livre,le Malleus Maleficarum (le Marteau des sorcières), explique à ses lecteurs la façon de reconnaitre les sorcières et les esprits.


Nécromancie, XVI S. apr. J.-C.

Les magiciens de la renaissance comme John Dee et Edward Kelley croient que les esprits des morts peuvent être appelés à tout moment. Ces fantômes peuvent être utilisés pour acquérir une sagesse obscure ou accomplir des exploits magiques.


Anges de Mons, 1914 apr. J-C.

Pendant bataille de Mons, une force d'archers angéliques est vue se battant aux cotes des Britanniques D'autres affirment que cest Saint George. ou les esprits des soldats morts.


Fantômes ou extraterrestres, XX* siècle apr. J.-C.

Des lumières fantomatiques furent observées au cours des siècles, mais au XX* siècle, des lumières inexpliquées commencent à être attribuées à des vaisseaux spatiaux extraterrestres plutôt qu'à des fantômes. Toujours inexpliqués, ces OVNI continuent d'être signalés.


Le fantôme, Ier et II è S. de notre ère.

L'historien grec Plutarque dépeint une scène dans un établissement de bains publics qui devint le foyer d'un spectre terrifiant. Tout commença lorsqu'un capitaine de l'armée romaine arriva à Chéronée. Il se prit d'affection pour un garçon de la région d'une beauté incomparable, nommé Damon, et fit tout ce qui était en son pouvoir pour séduire le garçon. Damon refusa les avances mais craignait que le capitaine ne devienne violent à force de rejets. Un soir, Damon et quelques amis se réunirent et assassinèrent le capitaine romain et plusieurs de ses camarades. Lorsque Damon fut condamné à mort pour son crime, il tua également le maire. Damon et la bande se mirent alors à faire des raids et à commettre des vols à travers la campagne. Il fallait agir. La ville invita Damon à revenir, le suppliant de lui pardonner. Mais lorsque Damon entra dans les bains publics pour se laver, les habitants le tuèrent. Les bains furent murés, mais Plutarque raconte que longtemps après, même 200 ans après, à l'époque de Plutarque, on continuerait de voir des spectres dans les bains et à entendre les terribles gémissements de Damon.


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